emballages alimentaires

Emballages alimentaires, un désastre écologique

Choisir ses aliments dans les rayons du supermarché. Passer à la caisse. Les ranger dans son sac. Arriver à la maison. Les déballer pour les ranger… Et jeter la majorité des emballages. Ce geste, nous le répétons des dizaines de fois chaque année. Une hérésie, quand on sait que les emballages alimentaires impactent directement l’environnement et la santé humaine. Où en est la loi sur le sujet ? Y-a-t-il des solutions viables ? On en parle avec Célia Rennesson, co-fondatrice de Réseau Vrac et Réemploi.

 

Pourquoi les emballages alimentaires posent problème

Des impacts sur la santé humaine


Les emballages alimentaires ont vu le jour avec le développement du commerce de détail il y a plus de soixante ans. Du champ à l’assiette, le conditionnement est nécessaire pour transporter et protéger les aliments. “L’écrasante majorité des emballages alimentaires est composée de plastique. À usage unique, leur prolifération entraîne de nombreuses problématiques pour l’homme et pour l’environnement” indique Célia Rennesson. 


Bisphénol A, phtalates, hydrocarbures, aluminium, micro-plastiques… Nous ingérons ces substances dans nos aliments, mais aussi dans l’air que nous respirons et dans l’eau que nous buvons. Les effets sur la santé peuvent être divers : impacts sur le système immunitaire et le système respiratoire, perturbations endocriniennes, baisse de la fertilité, ou encore hausse des risques de cancers.

plastiques alimentaires

Les emballages alimentaires à usage unique, ennemis de l’environnement

 

Concevoir un emballage à usage unique nécessite des matières premières limitées issues le plus souvent de la pétrochimie. Transporté pour être incinéré, enfoui ou recyclé, l’emballage libère du CO2 et utilise de l’énergie. “De même, le plastique, matière synthétique, ne se dégrade jamais. Il se fragmente en morceaux de plus en plus petits qui se répandent en micro et nano plastiques persistants et contaminent tous les environnements et toutes les espèces animales, de la plus petite à la plus grande.”

Le recyclage ne règlera pas tout

Le recyclage est une partie de la solution, la dernière étape quand on n’a pas réussi à réduire et à réemployer. Néanmoins, il entretient l’économie linéaire de l’emballage et le recours aux énergies fossiles pour fabriquer de nouveaux emballages à usage unique. Quand on sait qu’à peine 30 % des emballages plastiques sont recyclés en France, il devient évident que la solution se situe en amont, dans une réduction drastique de nos emballages.


Emballages alimentaires : que dit la loi ?

La loi anti-gaspillage et économie circulaire

 

La loi AGEC du 10 février 2020 vise à transformer l'économie linéaire en une économie circulaire et anti-gaspillage. Plusieurs objectifs du premier décret concernent les emballages plastiques :

  • Atteindre 20 % de réduction des emballages plastiques à usage unique d’ici fin 2025, dont au minimum la moitié obtenue par recours au réemploi et à la réutilisation.
  • Tendre vers une réduction de 100 % des suremballages en plastique à usage unique, d’ici fin 2025.

Avec cette loi, deux articles autour de la consommation en vrac sont entrés dans le code de la consommation (L-120-1 et L-120-2), offrant notamment aux consommateurs le droit de réaliser des achats avec leur propre contenant.

 

La loi climat et résilience 

 

Cette loi, promulguée du 22 août 2021 suite à la convention citoyenne pour le climat, indique notamment que les surfaces de ventes de 400 m2 et plus devront, dès 2030, consacrer au minimum 20 % de leur espace de vente au vrac et aux produits sans emballage.


Et pour les fruits et légumes ?

La loi AGEC prévoit l’interdiction du suremballage des fruits et légumes de plus de 1,5 kg.

Le 20 juin 2023, le Journal officiel a publié le décret précisant l’interdiction de la vente sous plastique des fruits et légumes frais, et ce, dès juin 2026. Malheureusement, ce texte fixe une liste de vingt-neuf exemptions, à durée indéterminée. Concrètement, cela signifie que les champignons, les endives, les brocolis, les pommes de terre ou encore les carottes primeurs pourront toujours être vendus emballés dans du plastique…



Les solutions pour lutter contre le suremballage

Le vrac, une réponse efficace 

 

Chaque année, un Français jette en moyenne sept kilos de nourriture neuve emballée. Le vrac offre une réponse à ce gaspillage et au suremballage alimentaire. “Quand on fait ses courses dans un magasin classique, les produits emballés ne nous laissent aucun choix : la composition des produits, les matériaux de l’emballage, la quantité ou le prix à payer. Le vrac libère de ces injonctions !” précise Célia Rennesson. 


Les bénéfices du vrac sont nombreux pour la santé, l’environnement et le portefeuille : 

  • Acheter des produits bruts à cuisiner soi-même. Et donc, éviter les additifs douteux.
  • Apporter ses propres contenants réutilisables. On décide des matériaux - verre ou coton bio par exemple - et on évite l’extraction de matières premières et l’énergie nécessaire à la conception des emballages et au recyclage. Si on les oublie, il y a toujours la possibilité de se fournir avec des bocaux donnés ou consignés en magasin.
  • Choisir ses quantités pour moins de gaspillage alimentaire. Mécaniquement, cela impacte le prix des courses. 

 

vrac et réemploi

Le rôle de Réseau Vrac et Réemploi

L’association a été créée il y a 7 ans avec une mission : développer les produits vendus en vrac ou dans des emballages consignés pour permettre aux citoyens de gaspiller moins d’aliments et de jeter moins d’emballages. Composé de plus de 1000 entreprises adhérentes, le réseau réalise des actions de sensibilisation auprès du grand public, mais aussi de lobbying à l’échelle nationale et européenne pour faire bouger la loi. “Nous militons pour que le vrac soit présent dans plus de magasins, avec une gamme de produits plus large et plus pratique pour les consommateurs. Mais aussi pour que les personnels soient formés pour tenir les rayons.” Si la vente en vrac représente aujourd’hui 0,75 % des ventes de produits de grande consommation en France, Célia Rennesson espère qu’un jour ce chiffre atteindra les 10 %, et qu’enfin le vrac deviendra une évidence.


Un potager pour éviter les emballages alimentaires

 

Des tomates cerise sous film plastique. De la salade en sachet. De la coriandre fraîche emballée. Nous croisons encore dans les rayons de nos supermarchés de nombreux fruits, légumes et herbes aromatiques enveloppés dans un packaging. Si la loi fait avancer les choses à petits pas, il existe une alternative : le potager.

 

Se lancer dans le jardinage permet à la fois d’être autonome sur une partie de son alimentation et de manger des produits de qualité, directement chez soi. Vous n’avez pas de jardin ? Vous avez peur de ne pas réussir vos récoltes ? Le Potager Liv est la bonne alternative. Avec notre potager connecté, vous pouvez récolter jusqu’à 3 kg de fruits et légumes par mois en circuit ultra court. Pas de transport, pas d’emballage, et des aliments savoureux à cuisiner et à partager !

 

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Derniers conseils pour les produits qui ne peuvent ni être achetés en vrac ni cultivés dans votre potager : évitez les emballages remplis de vide ou à plusieurs épaisseurs. Privilégiez le papier et le carton, moins nocifs pour l’environnement que le plastique. Consommez de l’eau du robinet plutôt que de l’eau en bouteille. 

 

Chaque année, 90 milliards d’emballages alimentaires passent entre les mains des Français. Ils constituent le volume le plus important du contenu des poubelles. Se passer de contenants à usage unique nécessite des changements à grande échelle et perturbe les business models établis autour du transport, du conditionnement et de la vente. “Sans réelle ambition des pouvoirs publics et des industriels, ce sera difficile. Mais les consommateurs ont un rôle crucial à jouer dans cette transformation en soutenant nos démarches et en réclamant toujours moins d’emballages jetables” conclut Célia Rennesson.

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