Après la sortie de notre premier potager Liv, début 2023, nous avons souhaité travailler sur un nouveau modèle de potager intégrable pour toutes les cuisines. Pour réaliser un projet qui réponde à nos contraintes et à celles de nos utilisateurs, nous avons fait appel à un bureau d’étude spécialisé, BA Technics. Lionel Planquette, directeur études et développements, dévoile les coulisses de ce projet et vous donne tous les conseils pour réussir sa conception de produit industriel.
Se faire accompagner
Le rôle du bureau d’études
Imaginez. Vous êtes une start-up en pleine croissance, avec un produit phare pour les particuliers : le Potager Liv. Vous rêvez de proposer un potager plus modulaire, dédié à la cuisine. En premier lieu, il vous faut un bureau d’études spécialisé dans la conception de produits ! “Chez BA Technics, nous accompagnons essentiellement des start-up et des PME, mais aussi des grands groupes qui viennent chercher une expertise particulière comme la simulation numérique” explique Lionel Planquette.
Avec son équipe d’ingénieurs et de techniciens, le bureau d’études est en mesure d’accompagner une entreprise de A à Z dans le développement d'un produit, voire dans son industrialisation et sa commercialisation. “Nos clients attendent de nous de la méthode, une expérience et une expertise. C’est un accompagnement large qui nous donne beaucoup de responsabilités” souligne Lionel.
Écouter les besoins : le cahier des charges
La première étape consiste à prendre note des besoins du client. “Quand Joséphine et Antoine, les fondateurs d’Urban Cuisine, sont venus nous rencontrer, nous nous sommes focalisés sur leurs attentes de l’usager, mais aussi le cadre normatif” raconte Lionel. L’équipe de la start-up avait, en amont, réalisé plus de 30 entretiens avec des cuisinistes pour mieux comprendre les besoins et les possibilités dans une cuisine équipée.
Le bureau d’études s’attache alors à réaliser une analyse réglementaire et normative du produit. Dans le cas du Potager, il s’est notamment attardé sur l’environnement électronique, l’étanchéité, la luminosité, le dimensionnement, le volume d’eau ou encore la stabilité. “On se doit d’apporter de la rigueur, de mettre des limites. Nous pourrions travailler de manière itérative, tel un fablab. Mais il nous faut, d’entrée de jeu, maîtriser le budget, le planning et les délais.” Dans le cas d’Urban Cuisine, l’équipe ne partait pas de zéro, et a pu rapidement passer à l’étape de recherche.
Les étapes de conception d’un produit industriel
La phase de recherche
Le cahier des charges établi, l’équipe se lance dans la phase de recherche d’agencements. Cette étape, plus créative, peut démarrer sous forme de brainstorming. “Nos ingénieurs vont chercher des solutions techniques, fonctionnelles, environnementales et normatives aux différentes problématiques.” Les idées sont comparées, challengées, valorisées par le bureau d’étude et le client, inclus durant tout le processus. De premières maquettes techniques viennent lever les doutes sur les agencements possibles et valider la faisabilité technique du projet.
Elles sont, la plupart du temps, réalisées grâce à une imprimante 3D. “Nos ingénieurs cherchent l’architecture la plus adaptée, et le portrait robot du produit s’affine petit à petit” indique Lionel Planquette. En théorie, les préconisations du bureau d’études sont viables dès lors que les solutions proposées sont réalisables techniquement, peuvent être produites en série, et respectent les contraintes de coût, de fonctionnalités et de cycle de vie du produit.
La conception, le prototypage et les tests
Après la validation de l’agencement, vient le temps de la conception et du prototypage. “Designer, ingénieur, technicien, nous travaillons avec nos clients sur une conception mécanique et électronique du produit et sur le développement du logiciel.” Le prototype, issu de ces conceptions, est représentatif du produit en matière de fonctionnalités et d’esthétisme. Cependant, les matériaux ne sont pas forcément définitifs, pour des raisons de coût ou de durée de réalisation de certains outillages.
“Le client peut utiliser sans problème le prototype pour faire découvrir son produit sur un salon par exemple. Cela lui permet de tester le marché, mais aussi de le présenter à de potentiels financeurs et clients. Le prototype n’étant pas outillé, il est encore temps, à ce moment-là, de prévoir des évolutions techniques” précise Lionel Planquette. Le prototype du Potager Amo a permis de tester de nombreuses fonctionnalités en usage : portée de la connectivité, croissance des plants avec ce nouvel univers, intégration en cuisine validée par les cuisinistes, etc.
Et après ? La phase d’industrialisation
La production industrielle dans les ateliers
Le design et les fonctionnalités validés, le client peut choisir de produire son objet chez un tiers ou directement dans les ateliers du bureau d’études. L’équipe met alors en place les procédés de fabrication. Elle définit les flux logistiques, les nomenclatures, les gammes et les modes opératoires qui, étape par étape, guident l’atelier sur les opérations nécessaires et les achats à prévoir.
“Différents processus de validation permettent de s’assurer de la conformité du produit. Une fois les échantillons initiaux validés et les opérateurs formés, peut commencer la phase de production en série.”
Les défis du bureau d’étude
En assurant conception et réalisation du produit industriel, le bureau d’études fait face à de nombreux défis. À commencer par les technologies qu’il doit maîtriser sur le bout des doigts. “De nombreux projets industriels hybrides, notamment les objets connectés, font appel à de multiples technologies pas tout à fait mûres. Il nous faut sans cesse vérifier qu’elles sont compatibles et créer un produit homogène, sans limites de fonctionnement.”
Au-delà de cet “inconfort”, Lionel Planquette en convient : c’est ce rôle de défricheur qui porte les équipes. “C’est extrêmement motivant et valorisant de créer quelque chose qui n’existe pas. On part d’une page blanche pour faire naître un produit innovant. Concernant Urban Cuisine, nous avons pu accompagner Joséphine et Antoine qui avaient déjà une grande expertise grâce à leur premier potager. Pour obtenir un produit compact et urbain, à mi-chemin entre électroménager portable et meuble de cuisine.”
Lionel et toute son équipe nous ont accompagnés avec beaucoup de ferveur pour concevoir Amo. Réalisé avec un coffrage en aluminium et une porte en acier, ce nouveau potager intégrable mesure 56 cm de haut - la taille d’un four - et peut être posé sur un plan de travail.